La poste géorgienne accueillera l’Assemblée plénière 2018 de PostEurop et le dîner de célébration du 25e anniversaire à Tbilissi, la belle capitale de la Géorgie. Dans un entretien avec M. Levan Chikvaidze, PDG de Georgian Post, PostEurop a eu l’occasion d’en savoir plus sur les évolutions récentes de l’opérateur postal.

PostEurop : M. Chikvaidze, c’est un honneur pour PostEurop d’être accueillie par Georgian Post à l’occasion de l’Assemblée plénière marquant le 25e anniversaire de notre Association. Que souhaitez-vous dire à nos lecteurs à propos de Tbilissi et pourquoi Georgian Post accueille-t-elle cet événement ?

LC : C’est vraiment un plaisir et un honneur d’accueillir l’Assemblée plénière du 25e anniversaire de PostEurop en Géorgie. C’est une excellente occasion de rassembler la communauté au sens large pour discuter de toute sorte de questions dans le secteur postal. Cet événement constitue également une excellente opportunité pour nos invités de découvrir notre pays, sa culture, son histoire et ses habitants.

La plénière aura lieu dans notre capitale, Tbilissi, qui est l’une des villes les plus anciennes de Géorgie, fondée au 5e siècle. Le nom de Tbili ou Tbilissi (littéralement « lieu chaud ») a été donné à la ville en raison des nombreuses sources d’eau chaude sulfureuse de la région. Ce nom reflète également parfaitement la nature accueillante de la ville et le caractère chaleureux de ses habitants. Cette terre a accueilli différentes cultures, ethnies et religions. Tbilissi est un joyau situé entre l’Europe et l’Asie, un endroit que vous ne regretterez pas de visiter.

Pourquoi la poste géorgienne accueille-t-elle cet événement ? Je dis souvent que la ville de Tbilissi a une âme. Elle ravive les légendes ; il suffit d’une profonde inspiration pour ressentir son histoire et sa culture. Personnellement, j’ai beaucoup apprécié l’accueil que les pays hôtes nous ont réservé à chaque Assemblée plénière de PostEurop et je souhaite à présent que mes chers collègues puissent à leur tour connaître l’âme de la Géorgie. Nous sommes tous très enthousiastes à l’idée d’accueillir des représentants d’opérateurs désignés, en particulier ceux qui font beaucoup pour Georgian Post depuis son adhésion à PostEurop.

PostEurop : En tant que membre actif de PostEurop, pouvez-vous nous dire comment l’Association a apporté de la valeur à votre organisation ?

LC : PostEurop ajoute de la valeur à ses membres grâce à son fonctionnement semblable à une plateforme collaborative où ils peuvent échanger des informations sur la coopération, la communication et l’innovation. Cette plateforme permet aux membres de partager les meilleures pratiques, de développer des activités pour identifier des solutions face aux défis communs auxquels le secteur postal est confronté aujourd’hui.

Des noms tels que Jean-Paul Forceville, Botond Szebeny, Jürgen Lohmeyer et Maire Lodi sont largement connus pour leur soutien envers Georgian Post. Nous apprécions énormément le rôle de PostEurop dans notre croissance et notre développement.

Nous pensons que faire partie de PostEurop est un pas en avant vers l’ambition de la Géorgie à devenir un jour membre de la famille européenne. Nous ne changerons pas le monde entier, mais chacun de nous peut jouer son propre rôle pour un avenir prospère.

PostEurop : Nous avons beaucoup lu au sujet de la transformation de Georgian Post. Pouvez-vous nous en dire plus sur ces changements et le rôle que vous avez joué ? Quelles ont été les plus grandes réalisations de la transformation ?

LC : La poste géorgienne a connu une transformation radicale : d’entité démolie et dévastée, elle est devenue une institution moderne et diversifiée, dont la mission de longue date est de fournir un service universel à tous les citoyens. Nous avons développé et mis en œuvre des produits postaux offrant une valeur ajoutée, tels que le courrier express, le commerce électronique, les nouveaux procédés logistiques, ce qui nous a permis de financer le service universel. Aujourd’hui, Georgian Post dispose d’un réseau national de collecte et de distribution du courrier et d’autres envois postaux. 

Le début du processus de développement correspond au moment où nous avons rejoint PostEurop. Le problème majeur était le modèle économique de l’entreprise. Nous ne pouvions pas dépendre des faibles montants des subventions indirectes de l’État (en 2013, le gouvernement a refusé de continuer à financer l’entreprise), à cette époque du numérique complètement dynamique ; nous avions besoin de changements rapides sur le plan de l’équipe, de l’infrastructure et des connaissances spécifiques au secteur.
En arrivant à la tête de cette entreprise, j’ai rassemblé nos forces et nous avons travaillé ensemble pour servir les meilleurs intérêts de la compagnie et de nos clients. Je crois fermement en mon idée d’exploiter les talents collectifs de tous les « agents de changement » et de la gestion de l’entreprise de concert avec ceux dont j’ai le privilège de partager la table du Conseil.

Nous avons eu la sagesse de nous répartir en deux équipes formelles : une petite équipe pour gérer la crise et une deuxième beaucoup plus grande, pour veiller à servir nos clients. Ces deux équipes ont travaillé jour et nuit, sept jours sur sept. C’était dur, difficile et parfois, à cause des imprévus, vraiment horrible.

C’est à ce moment précis que les experts de l’UPU et de PostEurop se sont intéressés à ce que nous faisions et nous ont fourni des outils concrets de modélisation et de nombreux conseils. Depuis lors, les roues ont commencé à bien fonctionner.
Je suis très reconnaissant envers mes collègues de l’équipe de direction pour leur patience, pour m’avoir poussé plus loin et prouvé la force d’un groupe, ainsi qu’envers les 2 900 employés pour leur chaleur et leur bon cœur.

PostEurop : Quels sont les principaux défis dans les années à venir, pour Georgian Post et pour les opérateurs postaux en général ? Comment envisagez-vous l’avenir de l’entreprise ?

LC : La poste géorgienne doit devenir une entreprise moderne et performante, offrant des services de haute qualité et une large gamme de produits orientés clients. L’accent est mis principalement sur la modernisation, l’amélioration de l’infrastructure informatique, des conditions de travail des employés, des services fournis au grand public, en se concentrant davantage sur la gamme de services rentables. Nous avons l’ambition à long terme de créer un nouveau modèle d’entreprise moderne pour une institution qui a servi notre pays et qui a évolué avec le temps depuis 1805.

Je ne suis pas doué en prédiction. Je ne peux pas prédire un avenir lointain dans cette ère technologique. Dans 20 ou 30 ans, nous pourrions rapprocher les produits du marché en utilisant l’imprimante 3D, nous pourrions avoir un accès virtuel aux pensées de chacun et le courrier postal et électronique pourraient être caducs... Quoi qu’il en soit, le problème aujourd’hui réside dans la logistique. Je reste d’avis que nous devons tous consolider nos efforts pour simplifier la logistique.

PostEurop : Lors du Business Innovation Forum, nous aurons l’occasion d’apprendre comment les start-up peuvent apporter des solutions innovantes concrètes aux opérateurs postaux. Que pensez-vous de cette approche ? Avez-vous prévu de travailler avec des start-up, même en dehors de la Géorgie ?

LC : Nous sommes ravis d’apprendre ce que les start-up peuvent apporter à la chaîne de valeur postale. L’agenda du Business Innovation Forum de PostEurop a l’air très intéressant et nous sommes convaincus que Georgian Post aura l’opportunité de trouver de nouveaux moyens innovants pour développer nos activités, en particulier celles de courrier et de colis, qui peuvent renforcer notre service universel et répondre aux besoins de nos clients.

PostEurop : Un grand merci à vous, M. Chikvaidze, de nous avoir donné l’opportunité de faire connaissance avec vous et avec votre entreprise. Nous attendons cet événement en octobre avec impatience et lui souhaitons d’être couronné de succès.

À propos de Levan Chikvaidze

M. Levan Chikvaidze a été nommé Directeur général de « Georgian Post » LTD le 19 novembre 2012. M. Levan Chikvaidze est né le 9 janvier 1973. Il a débuté sa carrière comme assistant du gouverneur du district de Nadzaladevi, à Tbilissi (Géorgie) en 1996 et y a travaillé jusqu’en 1999. Ensuite, il a travaillé en tant que chef du groupe des relations internationales au Parlement de Géorgie de 2000 à 2002. En 2003, M. Chikvaidze a été nommé vice-maire de la ville de Rustavi (Géorgie), jusqu’en 2005. De 2006 à 2007, il était PDG de « Greco Group », l’une des premières sociétés d’investissement américaines en Géorgie. De 2008 à 2009, il a travaillé pour Cell Gate USA en tant qu’ingénieur réseau à Irvine, en Californie. De 2010 à 2012, il a travaillé chez MTC Inc. dans le département des ventes à New York. En 2012, il a rejoint l’ONG Voters League en tant que directeur exécutif à Tbilissi, en Géorgie.

M. Levan Chikvaidze a étudié l’ingénierie à l’Université technique géorgienne de 1989 à 1994. De 1999 à 2002, il a étudié à l’Université d’État de Tbilissi. En 2005, il a suivi un cours d’éducation spécialisée en développement des micro et moyennes entreprises au Centre de coopération internationale du Ministère des affaires étrangères en Israël. En 2007, M. Chikvaidze a suivi un cours de Business Administration à la ConocoPhillips, à Los Angeles, en Californie.